Ernest, mon grand-père

C'est le 11 novembre, et cette date me rappelle mon grand-père , Ernest , qui était né en 1890, et qui avait été appelé au service militaire pour ses 20 ans, c'est à dire en 1910.

Comme la durée du service militaire était, à cette époque, de 3 ans, il est revenu, tout joyeux, fin 1913, très content d'en avoir fini avec ces obligations .

Las ! en 1914, la guerre se déclara, et il fut appelé, comme nombre de ses semblables, à repartir soldat. Sauf que cette fois, la France était en guerre, et que de plus, il habitait dans la Somme, lieu où les combats ont fait rage de manière "sauvage" !

Il fut blessé presque tout de suite, en octobre 1914, à la jambe , et, ne pouvant plus marcher, il fut envoyé en convalescence à Saint-Flour , où il passa presque tout le restant de la durée de la guerre .

Lorsque la guerre fut terminée, et que la convalescence d' Ernest le lui permit, il rentra chez lui, pour apprendre que ses deux parents étaient morts pendant l'évacuation . Ils avaient été évacués par la Croix Rouge, à Foix, dans l' Ariège , et y étaient décédés. Mon grand-père m'a dit que c'était "de privations, et de chagrin". En effet, par erreur, on leur avait annoncé que leur fils unique, Ernest, avait été tué, alors qu'en fait il n'avait été "que" blessé .

Ernest , en rentrant chez lui, à la fin de la guerre, n'avait plus personne : plus de parents, pas de frères et soeurs, aucune famille . Il ne lui restait qu'une cousine germaine, qui , à ce moment, a choisi de prendre le voile, et de devenir carmélite, l'un des ordres les plus fermés au monde extérieur ( d'ailleurs, mon grand-père ne l'a jamais revue de sa vie).

Heureusement , il connut peu de temps après, la soeur d'un copain de régiment, nommée Hélène, qu'il épousa. Il eut deux filles, et deux petits-enfants, dont .... MOI !

Comments

[pepsine13]

Quelle tristesse entre son vécu de la guerre et son retour ! Heureusement qu'il a ensuite rencontré l'amour ! Il a une belle tête de papet, comme on les aime. Il avait l'air bien gentil. Heureusement que tu as pu garder cette photo. C'est vrai qu'il faut un journaling. Soit une page en vis à vis, comme dit Miji, soit une feuille glissée entre ta page et la suivante, si tu as un album à pochettes. Mais, il ne faut pas que l'histoire se perde, pour les descendants.

Ta page est très jolie et reste gaie grâce aux couleurs des éléments de déco que tu as rajoutés

[nathouest]

un bel hommage que tu lui rends ici.

une vie pas toujours facile, heureusement qu'ensuite cela fut plus agréable pour lui.

[miji]

une bien triste histoire que tu fais bien de transmettre à ta descendance ; as tu écrit un journaling ? peut-être sur une page en vis à vis, cela serait plus compréhensible...une chance que tu aies cette photo, bises m.

[marie-anne56]

Quelle triste histoire pour ton grand-père. Le mien a été blessé à la jambe en 1917 au Chemin des Dames mais est resté jusqu'à la fin de la guerre malgré tout (à l'arrière, à servir l'intendance).

Bises.